lundi 20 février 2012 - 16:08
www.stade-rennais-online.com a écrit :Ligue 1, Saint-Étienne 4 - 0 Stade rennais. Le Stade rennais a sombré à Geoffroy-Guichard, y concédant sa plus lourde défaite depuis 1976. Une équipe rennaise trop « fragile » selon Frédéric Antonetti, et qui a « donné le bon scénario » à son adversaire stéphanoise.
- Anniversaire à Geoffroy-Guichard :
À l’instar du RCK, qui les avait fêtés à l’automne dernier, les « Green Angels », l’un des principaux groupes de supporters de l’AS Saint-Étienne, ont célébré leurs vingt ans à l’occasion de cette rencontre. Une fête que le match n’a évidemment pas gâché, au vu de la large victoire des Verts. D’impressionnants tifos, de grandes banderoles et nombre de fumigènes ont été déployés par les supporters stéphanois à cette occasion.
- Pelouse en mauvais état :
Certes, elle n’était pas glissante et impraticable comme il y a deux semaines, lorsque l’arbitre de la rencontre avait dû interrompre les débats entre Stéphanois et Lorientais, après dix minutes de patinage plus ou moins artistique. Ce dimanche, c’est cependant sur une pelouse très grasse et abîmée qu’ont dû se départager les deux équipes.
Un terrain de jeu qui s’est dégradé au fil des minutes, avec certaines zones très humides, le ballon ralentissant fortement lorsqu’il s’y trouvait. Une pelouse donc difficile, qui n’a pas favorisé la construction du jeu, ce qui n’a pas gêné semble-t-il l’AS Saint-Étienne.
- Kana-Biyik titulaire... avant de sortir :
Ménagé en début de semaine, Jean-Armel Kana-Biyik a finalement été aligné au coup d’envoi par Frédéric Antonetti. Le Camerounais a cependant dû rapidement écourter sa présence sur la pelouse, ayant ressenti une douleur au tendon rotulien qui le gênait déjà quelques jours auparavant. Remplacé par John Boye, qui faisait son retour après la CAN, l’ancien havrais disputait son cinquantième match de Ligue 1 sous les couleurs rennaises (le soixantième au total).
- Kembo sous la menace :
Averti en seconde mi-temps pour un geste d’humeur, Jirès Kembo est désormais sous la menace d’une suspension au prochain carton jaune reçu. Une menace qui pèsera sur lui lors des quatre prochaines rencontres. Costil, Doumbia, Kana-Biyik, Montaño et M’Vila sont dans le même cas de figure.
- Foulquier, tout pour l’attaque ?
Très attendue, la performance du jeune Dimitri Foulquier sur l’aile droite de la défense a forcément été scrutée avec attention. Le défenseur guadeloupéen a confirmé les grandes qualités offensives aperçues lors du déplacement à Madrid, offrant de nombreuses montées, de la vitesse et une bonne qualité de centre.
En revanche, le joueur, qui avait délaissé ses partenaires de Gambardella pour l’occasion, n’a pas été irréprochable défensivement, se faisant « enrhumer » par Sako sur le troisième but et devancer par Gradel sur le quatrième. Des Stéphanois qui ont également profité de ses montées en contre-attaque, partant dans l’espace laissé libre (ce qui amènera aussi le second but). Si Foulquier est manifestement une belle promesse pour l’avenir, Frédéric Antonetti a donc pu voir dans le jeu les aspects qui lui restaient à travailler. Pour l’heure, le jeune joueur connaît des débuts difficiles chez les professionnels, puisque ses trois titularisations se sont soldées par trois défaites (à Lille, Madrid et donc Saint-Étienne).
- Le goût de 1976 :
Régulièrement maltraité à Geoffroy-Guichard par le passé, le Stade rennais a involontairement renoué avec une vieille tradition. Pour trouver trace d’une telle déroute rennaise dans le Chaudron stéphanois, il fallait en effet remonter au 24 septembre 1976, quelques mois après la défaite des Verts en finale de la Coupe d’Europe des clubs champions.
Promus en Division 1, les Rennais de Claude Dubaële s’étaient inclinés sur le même score (0-4), Dominique Bathenay, Patrick Revelli (doublé) et Dominique Rocheteau étant les buteurs stéphanois. Pierrick Hiard, alors jeune gardien de but, avait vécu une bien mauvaise soirée, tout comme Didier Notheaux et Bertrand Marchand en défense.
La défaite record des Rennais dans l’enceinte stéphanoise reste pour l’heure un 8-2 infligé par les Verts en août 1969 face aux joueurs de Jean Prouff. L’international Hervé Revelli s’était alors fendu d’un quadruplé, Jean-Michel Larqué et Salif Keita inscrivant pour leur part deux doublés.
- Batlles, toujours vert :
À 36 ans, Laurent Batlles vit peut-être sa dernière saison de footballeur. L’ancien rennais n’est pas toujours titulaire avec Saint-Étienne cette saison, mais il reste capable de coups d’éclat, comme ce dimanche. Auteur du second but et d’une passe décisive, il s’est rappelé au bon souvenir de son ancien club. Un Stade rennais dont il a porté le maillot entre janvier et décembre 2002 avant de faire l’objet d’un échange avec Bastia, les Rouge et noir récupérant alors Cyril Jeunechamp.
Depuis son transfert, c’est la troisième fois que Batlles marque contre le Stade rennais. Les deux précédents buts avaient été inscrits pour le compte de l’Olympique de Marseille :
- le premier le 21 mars 2004, lors du fameux match qui avait vu Alexander Frei inscrire un quadruplé pour une mémorable victoire rennaise (4-3). Batlles avait alors ouvert le score d’un joli retourné acrobatique.
- le second le 5 février 2005, cette fois au Vélodrome, le milieu de terrain marquant le second but de la victoire marseillaise (1-3).
- Saint-Étienne double Rennes :
En battant successivement Toulouse (1-0) puis Rennes (4-0), l’AS Saint-Étienne s’est offert soudainement un bon coup de boost dans la lutte pour les places européennes. En cartonnant la défense bretonne, les Verts ont même fait mieux, en parvenant à rattraper une différence de but qui était largement à leur désavantage avant la rencontre (+1 pour eux contre +8 à Rennes). Conséquence directe : les Stéphanois sont passés devant le Stade rennais au classement, avec le même nombre de points mais une différence de but supérieure. Un bilan obtenu avec un match en moins de disputé.
Suite à cette piteuse défaite, le Stade rennais retombe lui à la septième place, son plus mauvais rang de la saison, déjà occupé à plusieurs reprises. Il reste à portée de fusil du podium (Lille pointant à la troisième place) avec seulement trois points de mieux, mais voit la concurrence s’intensifier pour l’Europe, Toulouse et Bordeaux revenant également à toute vitesse dans la lutte pour ces fameuses places qualificatives.
- Galtier ne s’enflamme pas :
Malgré la large victoire de son équipe, Christophe Galtier est resté très pondéré en conférence de presse d’après match, calmant les discours optimistes qui évoquent une possible course au podium pour les Verts. « Nous allons redescendre sur terre rapidement, a prédit l’entraîneur stéphanois. Les gros ne sont pas loin... mais ce sont les gros. Nous, nous ne sommes pas gros. Nous savons d’où nous venons. Nous allons calmer tout le monde. Pas les supporters car je suis content pour eux, mais plus les gens proches de l’équipe ».
- Antonetti veut chercher le positif :
De son côté, Frédéric Antonetti a lui tenté de trouver des aspects positifs au scénario catastrophe de ce dimanche après-midi. « Nous nous sommes complètement désunis après le deuxième but de Saint-Étienne, a reconnu l’entraîneur rennais. Il y a parfois des défaites qui font du bien. Nous allons regarder cela tous ensemble, corriger certaines choses. Prendre des buts sur phases arrêtées à chaque fois... il faut se responsabiliser un petit peu. Nous avons donné le bon scénario à cette équipe stéphanoise qui exploite bien les contres, qui a un jeu à la verticale à l’image du deuxième but. Il y a eu des choses intéressantes, mais nous avons aussi été très fragiles et ce n’est pas que la défense ».